Sainte Elisabeth de la Trinité, louange de gloire

Fêtée le 8 novembre, sainte Elisabeth de la Trinité (Elisabeth Catez, 1880-1906)  est un très grand guide pour la vie spirituelle. Transmettre a publié dans son numéro 115 un petit carnet racontant sa vie, et que nous reproduisons ici :

Élisabeth de la Trinité,
louange de gloire

Elisabeth de la Trinité à 7 moisÉlisabeth est née le 18 juillet 1880 à côté de Bourges. Son père, qui se prénommait Joseph, était officier, sa mère elle, s’appelait Marie. Enfant de Joseph et Marie Catez ! Élisabeth, est venue au monde dans des conditions difficiles : sa maman a failli mourir à la naissance d’Élisabeth. D’ailleurs, Monsieur Catez qui croyait sa femme et son bébé perdus, a fait célébrer une messe pour sa petite famille au moment même où Élisabeth naissait. Autant de présages bienheureux pour celle qui allait devenir la bienheureuse Élisabeth de la Trinité. Elle est baptisée le 22 juillet suivant. Élisabeth grandit dans un foyer chrétien et fervent. Elle aura une petite sœur Marguerite, de 3 ans sa cadette.
Alors qu’elle est encore une petite fille, la famille déménage pour Dijon où elle passera tout le reste de sa courte vie. La petite Zabeth ressemble aux fillettes de son époque, elle a un caractère bien affirmé, elle est volontaire et fait parler d’elle par ses colères… mais elle est aussi déjà une âme priante et affectueuse. Alors que sa grand-mère maternelle mourrait, elle a fait prier sa poupée pour sa guérison ! Élisabeth a connu une épreuve : elle perd son père qui s’effondre dans ses bras d’une crise cardiaque alors qu’elle n’a que 7 ans.
À cette époque, Élisabeth ne va pas à l’école, une institutrice vient à la maison. Elle a beaucoup de mal en orthographe. En réalité, elle est surtout passionnée de musique. Dès 7 ans, elle prend des leçons au conservatoire de Dijon et ne va jamais abandonner la musique et surtout le piano.Elisabeth_de_la_Trinité_jouant_du_piano

Elle n’a que 8 ans lorsqu’elle confie à un prêtre : « Je serai religieuse, je veux être religieuse ! ». Elle a déjà une très grande idée de la présence de Dieu dans
sa vie. Le 19 avril 1891, elle fait sa première communion ; ce jour-là un déjeuner amélioré est prévu chez les Catez. À une amie qui se réjouissait de ce repas, Élisabeth dira : « Oh moi je n’ai pas faim, Jésus m’a nourrie ! » A ce moment-là elle fait des efforts pour se maîtriser et ne se mettra plus jamais en colère.

Comme toutes les jeunes filles de son âge, Élisabeth est très féminine et même coquette. Elle a des cheveux très longs qu’elle soigne ! À 13 ans, el
le reçoit le premier prix du conservatoire de musique pour ses prouesses en piano. Pourtant Élisabeth ne renoncera jamais à son désir de devenir religieuse. Elle le dit à sa maman alors qu’elle n’a que 16 ans. Celle-ci est un peu affolée à cette idée et demande à Élisabeth de réfléchir encore. Elle est jeune, jolie et fera certainement une bonne mère de famille. Élisabeth doit obéir et attendre, car à cette époque la majorité s’acquiert à 21 ans. C’est pour elle un supplice car elle est sûre d’elle. Elle doit donc se résigner et attendre.

Pendant ces années-là, elle est invitée, elle rencontre des jeunes filles et des jeunes garçons. Tous sont émerveillés par sa simplicité, sa joie, sa gentillesse mais surtout ils voient tous qu’elle est « ailleurs ». Toujours avec Jésus ! D’ailleurs son prénom signifie « maison de Dieu ». Élisabeth a rencontré plusieurs fois la supérieuElisabeth le jour de sa prise d'habit mariée avec Jésusre du Carmel de Dijon, là précisément où elle veut entrer. Elle y rencontre régulièrement un prêtre dominicain qui la conforte dans sa vocation. Elle lit avec passion l’Histoire d’une âme de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.

Enfin, le 2 août 1901, soit quelques jours seulement après ses 21 ans, Élisabeth frappe à la porte du Carmel de Dijon et devient
alors postulante. Elle reçoit l’habit de carmélite le 8 décembre de la même année et prend comme nom de religion sœur Élisabeth de la Trinité devenant ainsi novice. Élisabeth prononcera ses vœux définitifs en janvier 1903.Elisabeth de la Trinité

Elle découvre sa vocation : être louange de gloire en présence de Dieu. En 1904 elle compose la prière par laquelle nous la connaissons souvent : Ô mon Dieu, Trinité que j’adore, aidez-moi à m’oublier entièrement pour m’établir en vous, immobile et paisible, comme si déjà mon âme était dans l’éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire sortir de vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m’emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère…

Au Carême 1905 – elle n’a pas encore 25 ans –, on découvre les symptômes d’une maladie alors incurable qui va s’aggraver l’année suivante. Elle souffre terriblement mais vit plus profondément que jamais la présence de Dieu et l’union avec Jésus sur la Croix. Dès mars 1906, elle ne quitte presque plus l’infirmerie et on lui donne les derniers sacrements. Elle meurt
après de longs jours d’agonie, le 9 novembre 1906. Elle laisse de très nombreuses lettres et des écrits spirituels. Elle a été béatifiée par le pape Jean-Paul II en 1984. Nous la fêtons le 9 novembre. Le 3 mars 2016, un miracle ayant été reconnu, elle peut enfin être canonisée.

Catherine Culot